jeudi 27 juin 2013

Kimi ni Shika Kikoenai (Calling you)

Nan mais... allo, quoi!   *je sors, je sors...*


Titre original: きみにしか聞こえない
Année : 2007
Réalisation, Scénario, etc. : Tatsuya Hagishima, Koichi Nakayama
Durée : 107 minutes
Pays : Japon
Genre : Drame
Adaptation de la nouvelle Calling you de Otsuichi

Avec : Riko Narumi = Ryo Aihara
Keisuke Koide = Shinya Nozaki
Nana Katase = Ryo Harada

Le début :

 Timide, solitaire et toujours en retrait par rapport à ses camarades de classe, Ryo n'a pas d'amis et est la seule élève à ne pas avoir de téléphone portable. Elle souffre de cette solitude et s'invente un téléphone imaginaire.
 Un beau jour, à sa grande surprise, quelqu'un se trouve à l'autre bout du fil...

  
Mes impressions :

 A l'origine de ce film, il y a Calling you, une nouvelle écrite par Otsuichi. Elle est extraite d'un recueil composé de trois nouvelles ayant toutes un point commun: il s'agit d'histoires d'amitiés non conventionnelles teintées de fantastique. Pour information, deux des nouvelles de ce recueil ont également été adaptées en manga, dont l'histoire qui nous intéresse aujourd'hui.

Couverture de l'œuvre originale.
Source: Wikipedia.

 J'ai été formidablement frustrée en regardant ce film, car j'ai été spoilée. En effet, avant de me lancer dans cette aventure, j'ai cherché innocemment quelques renseignements (cast complet, réalisateur, année, etc.) et j'ai eu la mauvaise idée de lire les commentaires en bas de page sur les sites où j'étais. Quelques indélicats révèlent la fin et donnent une autre information qui vient gâcher l'ambiance, une info qui n'est certes pas capitale, mais qu'il est plus intéressant de découvrir autrement que par un spoil. On le sent que je suis remontée, là?

***

 Ryo (Riko Narumi) est un personnage marginal et elle aimerait bien avoir quelqu'un à qui parler mais elle n'ose pas s'ouvrir aux autres. Traumatisée par un événement relatif à son enfance, elle s'est refermée sur elle-même et est simple spectatrice de ce qui se passe autour d'elle. Personne ne veut faire équipe avec elle en cours de sport, elle parle tout bas, etc. Sa vie va changer avec l'arrivée de Shinya qui va lui redonner le sourire.


 Shinya (Keisuke Koide) est également marginal, mais d'une manière différente de celle de Ryo. Il travaille dans un atelier où il répare des objets cassés. Gentil, serviable, souriant, il met un point d'honneur à tout réparer et ne rien jeter car il est certain que tous ces objets se souviendront de celui qui leur a redonné vie. Par extension, c'est également l'âme de Ryo que Shinya va entreprendre de "réparer".


 Kimi ni Shika Kikoenai se laisse regarder facilement une fois le premier quart d'heure passé. Plusieurs choses m'ont un peu dérangée et font que je n'encenserai pas ce film. L'ambiance est particulière, puisqu'il n'y a que très peu de dialogues à proprement parler. Quasiment tous les dialogues se font par le biais des "conversations mentales" des protagonistes. On s'y habitue bien et rapidement. En revanche, ce qui m'ennuie, c'est le fait que les personnages portent la main à l'oreille comme s'ils tenaient vraiment un téléphone. Or, on comprend très bien qu'ils communiquent, pas la peine d'en rajouter, comme dirait l'ami Maxwell. Contrairement aux autres, eux n'ont justement pas besoin de téléphone pour communiquer.
 De même, Ryo communique avec une jeune femme, mais son personnage n'est pas suffisamment développé. Qui est-elle? Pourquoi semble-t-elle au courant de certaines choses? Et en fait: elle sert à quoi, tout simplement? Du coup, je me suis mise à échafauder des trucs pas possibles à son sujet, c'était n'importe quoi! J'ai deux réponses possibles, mais elles sont un peu tirées par les cheveux. Incarnée par Nana Katase, tout ce que l'on sait d'elle, c'est qu'elle a 26 ans et qu'elle est professeur de piano.


 Les personnages principaux sont télépathes et il y a un étrange décalage temporel entre les deux endroits où se déroule l'intrigue. A Yokohama, Ryo est en avance d'une heure par rapport à Shinya, qui vit à Nagano. Ce décalage n'est pas si bizarre avec le recul et prend tout son sens au fur et à mesure que l'on se dirige vers le dénouement... et lorsque l'on connaît la fin avant d'avoir vu le film, la fin semble interminable. A ce propos, la fin m'a laissée un peu perplexe, mais je n'en dirai pas plus.


 J'ai peut-être vu un peu trop de personnages qui se plaignent et nous servent l'éternelle complainte: "Personne ne m'aime, je suis nulle et si je disparaissais, personne ne s'en apercevrait". Toujours est-il que Ryo nous chante cette complainte et pour cette raison, elle m'a un peu agacée.
 Comme tous les films d'ambiance, Kimi ni Shika Kikoenai est quasiment dénué d'action. Curieusement, je ne me suis pas ennuyée malgré cette lenteur ambiante. Si je suis fâchée avec certains détails, d'autres m'ont charmée, à commencer par cette relation très particulière et touchante entre Ryo et Shinya. Shinya a de surcroît un énorme capital sympathie. Toujours souriant, il est optimiste, il écoute les lamentations de Ryo et bien sûr, il devient un ami précieux. J'aime beaucoup la manière dont il nous est présenté.
 Enfin, j'aime les métaphores contenues dans le film, comme ce gros plan sur les hortensias sous la pluie, suite à l'une des nombreuses conversations mentales entre Ryo et Shinya. ^^

           
 Le générique est signé DREAMS COME TRUE et s'intitule "Calling you".

En conclusion :

 A l'heure du numérique et des téléphones portables, cette histoire paraît délicieusement décalée.
 Je trouve que Kimi ni Shika Kikoenai est un bon film, mais il manque un je-ne-sais-quoi qui le rendrait excellent. J'ai été un peu déçue par la fin et par un petit hic ici et là. Pour finir sur une note positive, j'ajouterai que le lien qui se tisse entre Ryo et Shinya est adorable. C'est probablement ce que je retiendrai de ce film.
 Si quelqu'un a lu le manga ou la nouvelle (ou le recueil tout entier, d'ailleurs!), qu'il n'hésite pas à donner son avis afin d'enrichir cette critique. Si ce n'est pas le cas, vous pouvez commenter quand même, hein! (^^)

 UPDATE: Je n'ai cessé de penser à ce film depuis que j'ai publié mon avis et j'ai eu une révélation: je viens de comprendre qui était la mystérieuse jeune femme incarnée par Nana Katase, genre: "Bon sang, mais c'est bien sûr!". Du coup, certaines choses se sont éclairées et je ne vois plus le film tout à fait de la même façon. Il vient de marquer quelques points. 


 




IZA, le 27 juin 2013

Aucun commentaire: